Chloé Malaise
«Deus ex Machina»
installation audio/video
écran de projection 4x3m, hauts-parleur
projet en collaboration avec Richard Malaise
2020
« Depuis Descartes, de plus en plus de choses dépendent de nous. On est désormais dans une période ou nous dépendons de choses qui dépendent de nous ».
Michel Serres
Le spectateur entre dans un espace sombre, un écran diffuse l’image fixe d’une jungle : un décors végétal, une idylle dans laquelle le visiteur pourrait presque entrer.
De haut-parleurs émanent les bruits environnants de cette nature à la fois lointaine et proche, presque accessible. Lorsque l’on s’étend sur les coussins disposés au sol, pour contempler un instant l’image, on se rend compte que cette dernière n’est pas une image fixe. La jungle vit en temps réel.
En en observant bien, on découvre que l’image, hyper-réaliste, est en fait le fruit d’une matérialisation virtuelle, il s’agit de modélisation 3D, un décor. Le son, dont on devinait infimement l’irrationalité, est en fait un son de jungle recomposé à partir de fréquences électomagnétiques émises par des objets électroniques de notre quotidien (ordinateur, réfrigérateur, machine a laver, chauffage....)
Cette installation souligne avec ironie l’immanence de la Nature, rendue inaccessible par l’homme, mais bien présente, fût-elle d’artifice. Elle confronte le visiteur à l’oxymore d’un artefact-nature et propose en ce sens un espace de méditation au rapport bancal Nature-Société.